Constats / Loi Duplomb et vous
La proposition de loi « Lever les contraintes au métier d’agriculteur » est en cours d’examen par les parlementaires. Elle promet de simplifier la vie des agriculteurs mais à quel prix ?
Prenez 4 minutes pour découvrir ce que la loi prévoit et faites-vous un avis !
Merci d’avance
Je participe
6 questions
4 minutes
490 participants
Erreur ! Impossible de se connecter au serveur...
On parle ici d’un pesticide néonicotinoïde reconnu par les agences sanitaires française et européenne comme fortement toxique pour les abeilles (alors que 72,2 % des espèces cultivées dépendent de leur action), les oiseaux ou encore les vers de terre. Investir dans la recherche de moyens agroécologiques et accompagner les agriculteurs est la seule solution viable plutôt que de miser sur une solution court-termiste qui met en péril l’environnement et la santé publique.
Au prétexte de s’aligner sur l’EU, la loi envisage de réautoriser l’acétamipride, un pesticide dangereux pour la santé et la nature. Ce risque en vaut-il la peine ?
C’est prouvé, l’élevage intensif nuit à l’environnement et à la santé. Il contribue notamment à la déforestation et favorise la propagation de maladies. De plus, nombre d’éleveurs éprouvent des difficultés à vivre décemment de leur métier. Environ 18 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté et ne sont pas vraiment concernés par cette loi. L’abaissement des normes environnementales ne concerne en réalité que moins de 3 % des exploitations (les plus intensives), ce qui pose la question de la priorité qui est donnée à cette mesure. Plutôt que d’assouplir les normes des élevages produisant et polluant le plus, il faut soutenir les élevages de plus petite taille et plus vertueux. L’urgence est à l’accompagnement à la transition vers un modèle durable qui fait déjà ses preuves, en assurant une rémunération et des conditions de vie dignes aux éleveurs.
La loi prévoit d’assouplir les normes pour favoriser la construction d’élevages très intensifs au nom de la compétitivité. Êtes-vous d’accord avec ça ?
Depuis le début du XXᵉ siècle, plus de 67 % des zones humides ont disparu, pourtant elles stockent 30 % du CO₂ terrestre jouant un rôle clé contre le dérèglement climatique, abritent 50 % des oiseaux sauvages et sont déterminantes pour prévenir les risques d’inondations, auxquels sont exposés plus d’un quart de la population française. Cette proposition de loi modifie le régime de protection des zones humides et que ces zones puissent être transformées de manière beaucoup plus simplifiée. Il est possible de concilier sauvegarde de la biodiversité et production en faisant cohabiter les fermes avec les écosystèmes et en les accompagnant économiquement pour préserver ces écosystèmes.
Modifier la définition des zones humides (marais, étang agricole…) pour autoriser leur destruction pour l’agriculture, vous trouvez ça normal ?
En 2018, l’IGAS évaluait à environ 10 000 le nombre d‘agriculteurs touchés par la maladie de Parkinson du fait de leur exposition professionnelle aux pesticides, à 2300 le nombre de lymphomes non hodgkiniens, maladie spécifiquement liée aux pesticides et s’y ajoutent plusieurs autres pathologies listées par la très rigoureuse expertise de l’INSERM de 2021.
Alors que les agriculteurs sont parmi les premiers exposés aux maladies liées aux pesticides, soutiendrez-vous une loi aggravant ce risque ?
L’ANSES joue un rôle clé dans la protection de la santé publique, de l’environnement et du bien-être animal en évaluant les risques liés aux pesticides, aux pollutions et aux pratiques agricoles. Affaiblir son action signifierait plus de risques sanitaires, une baisse de la qualité des aliments et une perte de confiance des consommateurs en cas de scandale sanitaire. Il est possible d’accompagner les agriculteurs dans l’arrêt de l’utilisation des pesticides les plus dangereux, sans mise à mal de la santé économique de leur exploitation, en leur proposant un conseil agronomique public et gratuit.
Pour lever les contraintes des agriculteurs, la loi prévoit d’affaiblir l’agence sanitaire et environnementale française (ANSES), est-ce que ça vous choque ?
En 2018, 18,5 % des personnes vivant dans un ménage agricole vivaient sous le seuil de pauvreté. Pourtant, la proposition de loi fait l’impasse complète sur ces enjeux, préférant supprimer des mesures de protection de l’environnement plutôt que de s’attaquer au problème du revenu agricole. Pourtant, il est possible de garantir un revenu digne aux agriculteurs en répartissant mieux les subventions publiques et en prenant des mesures ambitieuses pour un meilleur partage de la valeur avec les acteurs de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution.
La proposition de loi ne propose aucune solution pour permettre aux agriculteurs de pouvoir vivre de leur métier et gagner dignement leur vie. Est-ce que trouvez cela juste ?
Passer cette étape
Envie de finaliser cette enquête plus rapidement ?
Envie de finaliser cette enquête plus rapidement ?
Reprendre l'enquête
Je veux en savoir plus